PREAMBULE : Cet avitique comprend une partie spoiler seulement dans le paragraphe intitulé « SPOILER ZONE ». Si tu souhaites l’éviter, descends jusqu’au « OVER » situé quelques lignes plus bas pour reprendre la lecture.
EN BREF :
Grand fan de la trilogie réalisée par Gore VERBINSKI entre 2003 et 2007, La Fontaine de Jouvence de Rob MARSHALL m’avait comme beaucoup laissé sur ma faim. La disparition des personnages d’Orlando BLOOM et Keira KNIGHTLEY explique surement cela, malgré les sympathiques apparitions de Barbe noire (Ian MCSHANE) et Angelica (Penelope CRUZ). Annoncé comme un retour aux sources de la saga avec l’annonce au casting de Will Turner et sa tendre Elizabeth Swann, ce 5ème opus m’avait laissé dubitatif après sa première bande annonce. En effet, l’arrivé de Javier BARDEM en Capitaine Salazar n’était pas sans me rappeler Davy Jones et son équipage. Mais peu importe, car après tout : comment refuser de suivre une nouvelle fois le Capitaine Jack Sparrow dans une de ses trépidantes aventures ?
Le fils de Will Turner, Henry, se fait la promesse de sauver son père de la terrible malédiction qui le relie au Hollandais Volant. Pour ce faire, il doit mettre la main sur le trident de Poséidon, une relique qui met fin aux malédictions des mers. Dans sa quête de retrouver l’éternel allié de son père, le pirate Sparrow, il se lie d’amitié avec une astronome du nom de Carina Smyth avec qui il tentera de déchiffrer la « carte qu’aucun homme ne peut lire ». Mais cette petite expédition ne pouvait être amusante sans le retour du Capitaine Salazar qui veut se venger de Jack. Ce dernier ayant provoqué son naufrage et sa terrible malédiction quelques années auparavant.
ALORS CA DONNE QUOI CT’HISTOIRE ?
Le plaisir de se replonger dans l’univers de la piraterie si familier et si évocateur de bons souvenirs est évidemment présent lors de l’introduction. Mais lorsqu’on veut revenir aux sources d’une saga, il ne suffit pas de proposer un reboot modifié du film original (Coucou Le réveil de la force). Si je fais le parallèle avec Star Wars VII (souvent critiqué pour sa trop grande ressemblance avec l’épisode IV) pour exprimer mon avis sur ce nouveau Pirates de Caraïbes, c’est qu’il souffre du même mal.
Le duo de réalisateur Joachim RØNNING et Espen SANDBERG tombe trop souvent dans le remake de ce que proposait VERBINSKI dans ses trois premiers films. Bien que cela ne soit pas vraiment dérangeant étant donné que ça fonctionne bien, c’est surtout le scénario qui est complètement … bidon. Comment ne pas voir les ressemblances flagrantes entre cette 5ème histoire et les aventures des 3 premiers films… Il est d’ailleurs presque honteux de proposer des personnages à ce point copier-coller de ce qui a déjà été fait. M. NATHANSON (scénariste) où est votre créativité ?! Will Turner… Henry Turner. Bon ok c’est son fils, à la mèche près… mais à la rigueur. Carina Smyth… Elizabeth Swann. Salazar… mélange de Davy Jones et Barbosa. Mais au-delà de leurs simples apparences physiques, leurs comportements et réactions dans l’histoire sont d’une fascinante similarité avec ce que nous avions pu voir au travers de Will, Elizabeth ou Davy Jones.
Par ailleurs (Micro-mini spoiler à suivre) la relation amoureuse naissante entre Henry et Carina est d’une banalité et d’une stupidité sans nom. Les deux jeunes hors la loi, ne partagent absolument rien hormis le fait de ne pas avoir connu leur père. Un point commun si unique que l’un des deux se sent obligé de le mentionner au cours d’un de leurs quelques brefs dialogues. Si l’on a compris que les nouveaux arrivants dans l’univers sont là pour camper les rôles des anciens acolytes de Sparrow, Il n’était absolument pas nécessaire de leur créer une histoire d’amour, surtout quand elle n’est absolument pas naturelle. Preuve en est : Aucun des deux aventuriers ne montre un réel désir ou une once de complicité envers l’autre. Ce sont les pirates autour d’eux qui nous font comprendre qu’il se passera quelque chose car, sous prétexte qu’ils ont le même âge, forcément, ils doivent finir ensemble.
Mais l’impasse réalisée par l’histoire sur l’émergence de ce pseudo amour, est au profit de scènes d’actions haletantes et dignes de la saga. La plus réussie et également la plus originale est évidemment la séquence du braquage de la banque. Complètement surréaliste, cette scène est très amusante à voir et correspond merveilleusement bien au pirate qui en est l’auteur. Dans l’objectif d’apporter du sang neuf par rapport à ce qui a déjà été fait, il est appréciable d’assister à des scènes d’actions originales et délirantes. Néanmoins, les deux réalisateurs sont parfois partis à l’extrême dans cette volonté jusqu’à nous proposer un navire capable d’avaler littéralement le bateau ennemi. Un WTF un peu trop poussé à mon goût, tout comme l’île un peu particulière visité à la fin par les personnages…
Du point de vue du casting, Johnny DEPP est toujours excellent dans son personnage désormais si célèbre. Mais attention car pour la première fois en 5 films, j’ai eu un sentiment de too much avec l’exubérance de ces mimiques à certains moments. Mention spéciale aux performances insipides de Brenton THWAITES (Henry) et Kaya SCODELARIO (Carina) qui sont dues davantage à la faible utilité de leurs personnages dans l’histoire qu’à leur talent d’acteur intrinsèque. La vraie bonne surprise du film est indéniablement Javier BARDEM qui nous délivre une prestation brillante en tant que Salazar. Une tâche loin d’être évidente en raison de la rapide comparaison à Davy Jones qui nous vient à l’esprit.
SPOILER ZONE
Certaines tournures de l’histoire m’ont malgré tout dérangées. Particulièrement le sacrifice de Barbosa pour tuer Salazar. Pourquoi fallait-il l’éliminer ? La malédiction levée, rien ne nous montrait qu’il voulait encore du mal à Carina ou aux autres. Quant au retour tant attendu de BLOOM et KNIGHTLEY, quelle énorme blague ! (Encore une idée tirée du Réveil de la Force non ? Le retour de Luke/M. HAMILL…) Trouvant ces deux personnages géniaux à la base, j’ai trouvé presque triste de les voir réduis à cette stupide apparition. Même si la scène de leur retrouvaille est 100 fois plus intéressante que le baiser débile de leur fils et de sa belle à côté, il n’empêche qu’Elizabeth ne prononce pas le moindre mot ! (Comme Luke au final dans Star … Ok j’arrête). Tristesse.
OVER
AVEC DU RECUL …
Pirates de Caraïbes : La vengeance de Salazar n’est pas mauvais et nous fait passer un agréable moment de retour chez les pirates. Les personnages de Jack Sparrow, Barbosa, Gibbs… ainsi que leurs célèbres navires tels que le Black Pearl ou le Hollandais Volant sont tant de créations réussies par le passé qu’il est difficile de produire de mauvaises choses avec un si bel univers. Même si cela va parfois un peu trop loin, RØNNING et SANDBERG font preuve de bonnes volontés en proposant des séquences rocambolesques et entraînantes. L’humour est toujours bien présent et fonctionne. Mais le point noir reste le copier-coller des anciens personnages de Will et Elizabeth pour Henry et Carina. Leur présence n’apporte rien à l’histoire et était clairement dispensable pour cette histoire face aux monstres de charisme qui leur faisaient face (DEPP, RUSH, BARDEM). Leur arrivé dans ce 5ème opus se faisait peut-être en prévision de leur plus grand rôle à jouer dans un 6ème film… En somme la trop forte odeur de réchauffé de ce qui a fonctionné dans le passé (Duo de pirates amoureux, un capitaine maudit, pirates mort-vivants…) ne suffit pas à faire de La Vengeance de Salazar une nouvelle aventure génialissime de Jack Sparrow.
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(Pour rappel, mon avitique est totalement subjectif ! C’est pour cela que je vous invite vivement à me donner le vôtre en commentaire… Ou tout simplement discuter du film, voire me montrer que j’ai tort !)
Avec du recul 